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(Photo Pixabay Free-Photos)

La France compte 63 millions d’animaux de compagnie, dont 7,3 millions de chiens et 13,5 millions de chats. Près d’un foyer sur deux possède un animal à la maison ou dans son appartement. Sachant que la plupart des maîtres ont une véritable relation affective avec eux, comment pourrait-on ne pas se préoccuper de leur santé ? Avec ce postulat évident que – pour eux aussi et pour paraphraser Hippocrate, le célèbre médecin grec de l’Antiquité – « leur alimentation doit être leur première médecine ».

 

La santé des animaux de compagnie n’est plus ce qu’elle était…

De plus en plus de chiens et de chats sont concernés par l’obésité (ce serait le cas d’un animal de compagnie sur trois, presque deux fois plus qu’il y a 10 ans). Si le manque d’exercice en est une cause, il est clair qu’on peut également dénoncer une certaine « malbouffe ». Mais il n’y a pas que le surpoids qui en est la conséquence. On constate aussi en effet un taux important de maladies visiblement liées à l’alimentation : problèmes digestifs (diarrhées, vomissements), rénaux, allergies, arthrose, diabète… et même cancers. Nombreux sont les spécialistes à pointer du doigt la nourriture industrielle, gavée d’additifs chimiques

  D’ailleurs, une enquête a montré que 62 % de la nourriture étaient achetés dans les hyper- et supermarchés, canal où ce sont vraiment les marques tout ce qu’il y a de plus industrielles qui sont présentes. 28 % sont achetés en magasins spécialisés (animalerie), 8 % en hard discount (où la qualité n’est sans doute pas non plus à son plus haut niveau) et 2 % dans des boutiques de proximité.

Il suffit d’aller dans un hypermarché d’une grande enseigne pour découvrir parfois des allées entières consacrées au « pet food », avec des rayons longs de plusieurs dizaines de mètres.

(Photo Pixabay sipa)

 


Une légende : l’origine douteuse de la viande utilisée

Même si la composition du « pet food » industriel est critiquable, comme nous le verrons plus loin, il faut cependant tordre le cou à une légende parfois tenace concernant la viande que l’on utilise pour sa fabrication : elle ne provient pas de l’équarrissage, c’est-à-dire des usines de traitement d’animaux morts de provenance plus ou moins douteuses, dont des animaux écartés de la filière de la consommation humaine parce que malades ou autres. De toute façon, la législation européenne (et donc française), interdit formellement l’utilisation de viande d’équarrissage.

L’industrie du « pet food » n’utilise que les co-produits (mot plus exact que « sous-produits ») de la filière viande de l’alimentation humaine : restes de découpes (pièces de viande trop petites, ne correspondant à l’usage pour l’humain), et tout ce qui constitue ce que l’on appelle le « 5e quartier » : abats rouges (foie, cœur, etc.), abats blancs (testicules), tissus comestibles (intestins, estomac)…

Si on prend l’exemple du poulet, c’est une viande que nous consommons beaucoup, mais surtout via les cuisses, les ailes et les filets. Or il reste de la chair sur les carcasses après prélèvement de ce qui part en alimentation humaine (exemple sur le croupion), sans parler des abats (intestins, crêtes, etc.). Quelque part, c’est une façon de valoriser des éléments, dont la valeur nutritionnelle n’est pas forcément inintéressante (loin de là !) et qu’il faudra sinon incinérer.

La viande utilisée dans le « pet food » est issue de la même filière que celle que nous consommons nous-mêmes… (Photo Pixabay Jai79).
 

 

De plus, le secteur de l’alimentation animale est régi par un ensemble de textes réglementaires couvrant un grand nombre de critères, allant de l’hygiène des établissements de transformation à la mise sur le marché et à l’étiquetage des aliments, en passant par des listes d’additifs autorisés ou à l’inverse interdits, additifs qui sont soumis, là aussi comme pour l’alimentation humaine, à des autorisations préalables après évaluation. Le tout sujet, comme l’alimentation humaine, à des contrôles de la Répression des Fraudes, qui portent également, bien sûr, sur les produits importés (cf. http://agriculture.gouv.fr/alimentation-animale).

Le problème bien sûr, et encore une fois comme en alimentation humaine, est que cette industrie a de plus en plus recours à des procédés dénaturant (appauvrissant) les matières premières, employant aussi des additifs qui ne sont malgré tout pas « innocents » à court, moyen ou long terme, avec des « effets cocktails » préjudiciables.

 

Des Français de plus en plus consommateurs de bio

En 5 ans (2011 à 2016), la consommation d’aliments bio (pour les humains…) a progressé de 82 %. 92 % des Français ont mangé bio en 2017, 3/4 d’entre eux au moins une fois par mois (contre moins de 50 % en 2015) et 16 % quotidiennement (contre 10 % en 2015). Des chiffres issus d’une enquête réalisée en novembre 2017 par l’Agence Bio, de laquelle il ressort aussi que 4 Français sur 10 sont près à payer 15 % de plus pour un produit bio.

Les Français, à l’instar des habitants de bien d’autres pays, ont donc visiblement compris que manger bio, c’était mieux pour eux, pour leur santé et pour la planète… et bien souvent pour le bien-être des animaux avant leur abattage, les cahiers des charges de l’agriculture biologique étant stricts sur les conditions d’élevage (et encore plus  l’agriculture biodynamique, c’est-à-dire en qualité Demeter).

Et si nous voulons nous faire du bien et à ceux que nous aimons, nos enfants en premier lieu (l’arrivée d’un bébé dans une famille est souvent un déclencheur pour passer au bio), pourquoi nos animaux de compagnie (chiens et chats avec qui nous avons souvent des relations très « humaines » d’identification) seraient-ils exclus de cette préoccupation ?

     Au cas où on pourrait douter de la qualité de ces relations, une enquête réalisée en mars 2018 par l’institut IPOS, baptisée « Observatoire des animaux de compagnie », a montré que, globalement, les « séances câlins sont les activités les plus partagées avec les animaux ». Avec les chiens en effet, si 84 % des propriétaires ont les promenades extérieures comme première activité en termes de temps passé, ces séance de câlins sont ensuite citées par 79 % des maîtres (devant le repos en commun, les jeux d’intérieur, les séances d’éducation, etc.). Et avec les chats, les câlins arrivent en 1re position (87 % des propriétaires de matous et autres minettes) devant le repos en commun (60 %).

La relation affective entre maîtres et animaux est réelle et forte (Photo Pixabay JACLOU-DL).



Donc oui, la plus grande partie des propriétaires a une véritable relation affective avec ses chats et chiens. Ce qui est a priori incompatible avec le fait de ne pas se préoccuper de ce qu’ils mangent et donc de leur santé. Conclusion : nos animaux de compagnie ont aussi « droit » aux avantages du bio.

Certes, on peut faire ce que faisaient les familles il y a encore quelques dizaines d’années : préparer en cuisine leur « pâtée », quand nombre de femmes étaient encore des femmes au foyer, et/ou les nourrir avec les restes de nos propres repas. Mais comme on le sait, avec la généralisation du travail féminin notamment, mais aussi une vie de plus en plus urbaine ou le temps passé dans les transports en commun, etc. ont fait que le temps passé en cuisine n’est plus ce qu’il était autrefois. A l’instar de ce qui se fait souvent pour notre propre alimentation, la solution est de recourir (partiellement) à des aliments industriels préparés, qui présentent l’avantage d’être nutritionnellement équilibrés, lorsque cela est fait avec sérieux et surtout éthique. Or le mot « éthique » rime normalement avec « bio ».

 

Quels avantages à choisir du « pet food » bio ?

Comme en alimentation humaine, le « pet food » bio doit être certifié pour pouvoir se présenter comme tel: il porte alors le même logo que le bio que nous consommons, à savoir, en Europe, celui en forme de feuille verte portant les étoiles européennes.

Les aliments bio pour animaux sont ainsi sans pesticides, sans OGM, sans ingrédients de synthèse, etc. S’agissant de la viande, les mêmes critères s’appliquent qu’en humain, à savoir des conditions d’élevage (nourriture, espace suffisant, pâturage, pas d’utilisation systématique d’antibiotiques…) et d’abattage plus qualitatives qu’en conventionnel. Et pour cause vu que, comme dit plus haut, cette viande est issue des mêmes filières qu’en alimentation humaine.  


Animés par une réelle éthique, les fabricants de « pet food » bio sont bien entendu attentifs à la qualité des protéines utilisées : tous les co-produits ne sont pas forcément retenus, ils n’hésitent pas à utiliser du poisson certifié MSC (pêche durable), des protéines végétales, des huiles végétales riches en acides gras de qualité, à veiller à un bon apport de fibres, à éviter les sucres trop raffinés, etc. Le tout en bio bien sûr. Parfois, des extraits de plantes ou d’algues sont également ajoutés, pour les bienfaits nutritionnels et phytothérapiques qu’ils apportent.

Grâce à une composition plus « raisonnée », entre autres grâce à l’apport en fibres, leurs produits sont souvent plus digestes que les équivalents conventionnels non bio et les animaux ont moins de troubles digestifs.

En l’absence d’additifs chimiques (arômes, colorants ou conservateurs/antioxydants artificiels), les vétérinaires constatent également moins d’allergies et de problèmes de peau et de poils, moins de problèmes rénaux aussi. Certaines marques veillent même à faire des préparations sans gluten, car chiens et chats peuvent également être parfois concernés (certaines races précises, en fait) par des intolérances à ce composant naturel des céréales.

  Et parce que le cancer est également une maladie qui touchent les chiens et chats, les nourrir en bio minimise largement les risques : n’oublions pas qu’ils vivent moins longtemps que nous en nombre d’années, mais que leur métabolisme est accéléré (à 10 ans un humain est un enfant, à 10 ans un chien est un « papy »). Les substances potentiellement cancérigènes auront donc malheureusement, a priori, une action nocive plus rapide.

Chiens et chats ont un métabolisme plus rapide que le nôtre et vieillissent plus vite que nous (Photo Pixabay Couleur).

 

Réclamez du bio pour nos petits amis à poils !

Acheter du « pet food » bio est donc la meilleure attitude à avoir lorsqu’on aime ses animaux de compagnie. Ce faisant, on se préoccupe ainsi de leur santé, mais aussi du respect auquel ont eu droit, avant leur abattage, les animaux d’élevage. Certes, et là encore comme pour le bio que nous consommons nous-mêmes, il y a un surcoût. Mais la qualité a un prix, et les consommateurs bio l’ont bien compris.

Les experts ont constaté un réel « frémissement » en faveur du « pet food » bio. Mais malheureusement, la place qui leur est consacrée dans les magasins bio reste très faible, alors qu’il existe des marques de qualité, certifiées, qui ont bien souvent de longues années d’expérience et un véritable engagement éthique.

On trouve certes du « pet food » bio dans les hyper- et supermarchés, ou même en animalerie, mais pour être certain d’avoir affaire à une marque éthique, au-delà du logo bio, c’est a priori dans les magasins bio qu’il est idéal de faire ses achats. En effet, bien souvent, des marques « pet food » mettent en avant qu’elles sont « avec des ingrédients naturels », voire « bio », alors qu’une lecture attentive de l’étiquetage montre des composants… surprenants. Normalement, les magasins bio sont rodés à cet exercice, et les marques qu’on y trouve devraient donc faire partie des meilleures en la matière. Parlez-en aux responsables de votre magasin bio préféré !

(Photo Pixabay sweetlouise)
 

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